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Commentaire Genfit 08/09/2023

Résultats positifs de phase III de Cymabay dans la PBC : un fauteuil pour deux ???


Des données cliniques solides, indiscutablement

Cymabay a publié hier des résultats positifs pour sa phase III évaluant Seladelpar dans la prise en charge de la PBC (Cholangite Biliaire Primaire). Concernant le critère principal (critère composite combinant une amélioration de la cholestase et du taux de phosphatase alcaline), le produit est efficace chez 61,7% des patients (vs 20% pour le placebo) avec une p-value <0,0001. Le critère secondaire concernant la phosphatase alcaline est également atteint avec un retour à la norme pour 25% des patients (vs 0% pour le placebo) avec une p-value <0,0001. Enfin, l’un des éléments importants est une amélioration significative du score de prurit (-3,2 vs -1,7 pour le placebo) avec une p-value <0,005.

En facial, ces résultats à 12 mois sont donc très bons. Ils sont néanmoins moins impressionnants que ceux publiés dans une revue scientifique en avril dernier après 3 mois de traitement (78,2% pour le critère principal vs 12,5% pour le placebo). Des questions peuvent surgir sur la diminution de la performance ou encore sur la hausse du placebo et de facto sur le bénéfice à long terme du traitement. A ce stade, la société ne peut apporter de réponse mais ces données sont radicalement supérieures à celle du seul traitement actuellement approuvé (Ocaliva d’Intercept), connu pour ses effets secondaires. En toute objectivité, ces données devraient donc permettre à Cymabay de soumettre un dossier d’approbation.


Une performance qui s’inscrit sensiblement au-dessus de celle d’Elafibranor

La vraie question est de savoir comment ces données se positionnent par rapport à ceux de la phase III d'Elafibranor de Genfit annoncés fin juin. Il faut avouer que les informations publiées sur la performance d’Elafibranor sont très maigres (embargo avant une publication scientifique). Genfit a fait part d’un bénéfice pour le critère principal de 51% vs 4% pour le placebo (p-value <0,0001) mais n’a pas observé d’amélioration significative du prurit. Si le placebo est très en deçà de celui observé avec le candidat de Cymabay, seule la moitié des patients sont répondeurs au traitement contre plus de 6 sur 10 avec le Seladelpar… De plus, si une tendance positive est observée, le prurit semble moins bien géré avec Elafibranor. Cela fait donc 2 arguments en faveur de Cymabay.


Un avenir qui n’est cependant pas si sombre pour Genfit/Ipsen

L’écart entre les 2 candidats s’est réduit et le faible effet placebo observé dans l’étude de Genfit milite en faveur d’un effet qui serait plus net. La hausse de l'effet placebo dans l'essai de Cymabay interpelle alors que cet effet s'atténue dans l'essai de Genfit. Aucune raison scientifique ou clinique ne permet d'apporter des éléments pour expliquer cette différence dans les bras contrôles. La question du prurit reste en revanche entière et il est très délicat d’anticiper le futur choix des médecins. L’avance calendaire de Genfit/Ipsen (3 mois) laisse un espoir d’enregistrement d'Elafibranor avant le candidat de Cymabay. Ipsen pourrait alors convaincre les médecins prescripteurs d’Ocaliva de switcher vers Elafibranor. Un second switch vers Seladelpar serait, selon nous, peu probable après seulement 3 mois car un traitement chronique est souvent prescrit pour une durée suffisamment longue afin de stabiliser les constantes biologiques du patient. Sauf à souffrir d'un prurit très gênant avec Elafibranor, le traitement du patient devrait être établi pour une durée minimale (6-12 mois) avant de tester un autre produit. Ainsi, Elafibranor pourrait trouver sa place sur ce marché à court terme. Au lancement de Seladelpar, les 2 sociétés devraient donc se partager le marché mais il est probable qu’à moyen terme Seladelpar deviennent leader (sous réserve d’un effet prolongé). Disposer de 2 offres thérapeutiques est cependant crucial pour les prescripteurs qui pourront décider de basculer vers l’offre alternative, Seladelpar vers Elafibranor et réciproquement, en cas d’atténuation du bénéfice thérapeutique ou de gestion insuffisante du prurit.


En résumé, Ocaliva est clairement dépassé. Avantage à Cymabay, mais Genfit/Ipsen ne devraient pas être exclus totalement du jeu.





AVERTISSEMENT IMPORTANT : Toutes les données présentées dans ce document sont issues de sources réputées fiables mais dont l’exactitude ou la pertinence ne peuvent être garanties. Les informations et les avis exprimés dans ce document ne sont pas exhaustifs. Ce document n’est pas un élément contractuel ou commercial et ne constitue pas un conseil en investissement. La responsabilité de BIOMED IMPACT ne pourra donc être engagée quel que soit l’usage qui serait fait du présent document. BIOMED IMPACT attire l’attention du lecteur sur le fait que l’investissement dans le secteur Biotech/Medtech comporte des risques élevés et que les performances passées ne présagent pas des performances futures.



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