top of page

Commentaire Ose Immuno 09/12/2025

  • Lionel Labourdette
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Lionel Labourdette, PhD


Lever de rideau sur le plan stratégique à 3 ans : un pragmatisme qui ne sacrifie en rien la création de valeur.


Ose Immuno a dévoilé ce matin son plan stratégique pour la période 2026-2028. La société focalise ses efforts/investissements sur 4 leviers de création de valeur :

  • Finaliser la Phase III Artemia (Tedopi dans le cancer du poumon non à petites cellules)

  • Développer Lusvertikimab dans une ou deux indications rares

  • Développer une version sous-cutanée (SC) de Lusvertikimab pour la rectocolite hémorragique. Accumuler en parallèle des données supplémentaires sur le biomarqueur dans la perspective de licencier cette formulation SC à un partenaire qui prendra en charge la suite des essais cliniques (phases II et III).

  • Capitaliser sur la plateforme de recherche pour innover dans des indications rares et majeures ainsi qu’explorer des combinaisons pour Lusvertikimab

La visibilité financière au T4 2026 ne tient compte que des ressources actuellement disponibles. Le management est soucieux de limiter la dilution que tout refinancement risque d’entraîner. Il explore diverses voies combinant l’émission de nouveaux titres, la restructuration de la dette actuelle et de nouveaux financement bas de bilan. Sur la période, au-delà de possible paiements d'étapes par Boehringer, de nouveaux partenariats autour d’actifs propriétaires en développement seront envisagés.


ree

Après la période tumultueuse de divergence entre actionnaires, ce point stratégique était très attendu. Le message est très clair à nos yeux : ne pas engager la société sur des paris risqués, à l’issue binaire (succès ou échec). Tedopi est de toute évidence le fer de lance dont le management veut tirer le maximum de valeur. La finalisation de l’étude Artemia sera donc assurée. En cas de succès, il sera possible de négocier un deal à des conditions très favorables.

Le choix concernant Lusvertikimab dans la rectocolite hémorragique (RCH) nous semble sage. Comme évoqué dans les communications des actionnaires historiques en amont de l'AG, la société ne se lance pas dans le financement d’une Phase II très couteuse, au calendrier mal maîtrisé (possibles retards dans le recrutement des patients) et à l'issue qui reste néanmoins incertaine (les premières données indiquent une efficacité certaine mais le secteur biotech/pharma ne manque pas d'exemples d'échecs en Phase IIb). Nous pensions qu’une forme intraveineuse aurait pu trouver acquéreur dès lors que les résultats chez les patients ayant le biomarqueur étaient positifs et avec un significativité très élevée (score de rémission clinique chez plus de 50% des patients, p< 0,001). Les données préliminaires de Phase II laissaient entrevoir un tel scenario mais à valider sur un plus grand nombre de patients. Le risque était trop important pour tenter un tel pari sur fonds propres. Avec la probable mise sur le marché du produit d’Abivax (voie orale), s’entêter à développer une forme intraveineuse aurait été une erreur aux conséquences économiques critiques (résultats cliniques encore incertains, peu de chance de trouver un partenaire). Dans un tel contexte, « reculer pour mieux sauter » en développant une forme sous-cutanée, en validant sa bioéquivalence, en consolidant les données du biomarqueur pour sélectionner les bons patients et augmenter la probabilité de succès dans les essais futurs seront autant d'atouts pour constituer et proposer à un partenaire futur un package attractif et très rémunérateur pour OSE. L'horizon pour la signature d'un tel deal se situe à moyen terme (objectivement pas avant 2027). L'investissement reste raisonnable à nos yeux (10 à 15 MEUR) mais permettra de négocier des conditions très favorables car Lusvertikimab serait l'un des rares traitements en RCH à casser de le "plafond de verre" d'efficacité (>50%) sur une part importante des patients (25% de patients biomarqueur+).

Ce que nous retenons également est l’annonce de nouvelles indications dites « rares » pour Lusvertikimab. Nous attendons avec impatience des précisions sur ces pathologies mais stratégiquement, cette approche est très pertinente. Les maladies rares offrent en effet des perspectives de développement et de mise sur le marché « simplifiées» par rapport aux produits adressant des marchés de masse. Taille limitée des cohortes de patients dans les essais, flexibilité réglementaire afin de mettre le traitement rapidement à disposition des patients sont autant d’éléments positifs. Les coûts de développement sont très sensiblement abaissés et donc à la portée d’une société comme Ose Immuno dont la taille reste encore modeste. Ces gisements de valeur à venir sont donc une très bonne nouvelle. De plus, fort des données de sécurité déjà acquises, ces programmes entreront directement en Phase II, permettant d'avoir des premiers résultats dans la fenêtre calendaire annoncée (24 mois semble réaliste pour des données préliminaires d'efficacité).

Concernant le volet financier, l’évocation d’une probable levée de fonds n’est pas une réelle surprise. Comme indiqué dans le communiqué, le dimensionnement du refinancement sera très inférieur à celui qui aurait été nécessaire pour financer une Phase II dans la RCH. Une négociation avec la BEI nous semble possible pour étaler/retarder les échéances de remboursements prévus. A ce stade, il n’est pas évoqué de cession de royalties futures comme l’a fait par exemple Genfit mais il pourrait s’agir d’une piste intéressante à explorer pour limiter la dilution. La R&D reste au cœur de la stratégie. Le management revient sur ses bases « innover - signer un deal ». Reste à savoir si la maturité des projets permettra de signer un ou plusieurs deals durant la période 2026-2028 (non pris en compte dans les entrées de cash).

En conclusion, ce plan nous semble très réaliste, empreint de bon sens, cohérent avec l’état de l’art et la capacité de la société à se refinancer. Le management ne manque pas d'ambition, bien au contraire. Il affiche une volonté de continuité et de construction de l'avenir avec un risque maîtrisé. Il écarte ainsi une possible « explosion en vol » comme en connaissent trop souvent des sociétés misant sur un seul actif.

Le webinaire de mercredi permettra de voir la nouvelle équipe évoquer les divers points mentionnés dans ce communiqué.


ree

L’entrée en clinique d’ABBV-230 était attendue mais le retard grandissant laissait entrevoir un souci dans l’exécution du partenariat avec Abbvie. L’annonce hier de l’amendement du partenariat a logiquement jeté un froid. La communication de ce jour lève le voile sur l’avenir à 3 ans de la société. Le plan stratégique décrit est très pragmatique. Certains en apprécieront la sagesse, d’autres en critiqueront l’absence de prise de risque. Il faut désormais dérouler la feuille de route qui, à très court terme, ne comporte pas de point d’inflexion majeur. C’est dans la durée que nous pourrons évaluer les progrès, les avancées. L’un des prochains évènements susceptible néanmoins d’induire une réaction très positive pourrait être l’annonce d’une des nouvelles indications pour Lusvertikimab (probablement au S1 2026). Le titre devrait réagir positivement ce jour à cette annonce mais de façon encore modérée.




ree
ree

ree
ree
ree

ree

Impact estimé de la news sur une échelle de 0 à 3 - Vert/Rouge : news Positive/Négative - Impact estimé Mineur (1) à Majeur (3)


ree
ree

Pour ne rien manquer de l'information...

Recevez gratuitement le matin avant bourse le mail Quotidien Biomed Impact regroupant toutes les news des sociétés Biotech et Medtech FR (incluant les liens des communiqués de presse) ainsi que nos commentaires. Inscrivez-vous sur la page d'accueil du site.


AVERTISSEMENT IMPORTANT : Toutes les données présentées dans ce document sont issues de sources réputées fiables mais dont l’exactitude ou la pertinence ne peuvent être garanties. Les informations et les avis exprimés dans ce document ne sont pas exhaustifs. Ce document n’est pas un élément contractuel ou commercial et ne constitue pas un conseil en investissement. La responsabilité de BIOMED IMPACT ne pourra donc être engagée quel que soit l’usage qui serait fait du présent document. BIOMED IMPACT attire l’attention du lecteur sur le fait que l’investissement dans le secteur Biotech/Medtech comporte des risques élevés et que les performances passées ne présagent pas des performances futures.


Ose Immuno a signé un contrat de suivi de newsflow par Biomed Impact

Commentaires


©BioMed Impact 2025

Réseaux :

  • Vimeo
  • Gazouillement
bottom of page